J'ai jamais cru au Père Noël

Phrase du jour :
" J'aime bien les mathématiques. On fait des additions et des traditions"
Loulou, 6 ans.

Moi aussi j'aime bien les traditions.
Peut-être un peu trop. Je m'y accroche comme un loulou à son doudou.
Impossible de ne pas fêter Noël. J'en mourrais.
Je veux du foie gras, je veux du champagne, je veux la famille, je veux plein de cadeaux, je veux un VRAI sapin, je veux l'étoile en haut...

Je croyais que c'était pour tout le monde comme ça.
Mais depuis quelques années, j'ai compris que ça gavait un peu tout le monde sauf moi.
J'ai pourtant eu plein de raisons de déchanter, de ne plus y croire, de trouver ça con ou artificiel; mais rien n'y fait.
J'adore Noël.
Je kiffe Noël.

Avec le temps, la famille s'est dispersée, séparée, engueulée; certains ne sont plus là.
On est trop nombreux pour être tous ensemble.
Il faut faire des choix, s'organiser autrement.
Mais ça vaut le coup. Bordel. On profite de ceux qui sont là.

Quand les lumières de la ville recommencent à briller, que les chansons pourries recommencent à passer à la radio, je n'ai que de bons souvenirs.
 Les cadeaux achetés avec mon argent de poche à 9ans (environ 28,65 francs en tout) , mes comptes pour en offrir à tout le monde, les trucs que je fabriquais le soir à mon bureau et que je cachais sous mon lit en attendant le jour du réveillon...
Le feu de cheminée qui fume trop,  les grands-parents, les cousines, les oncles et tantes, la place vide pour le potentiel étranger solitaire, le maquillage, les rires, le bruit, les paillettes, le tas gigantissime de cadeaux, les huîtres (que j'aime pas), les escargots, le fois gras, les volailles, le pinard (plus tard), les bisous de remerciement, le "c'est quand qu'on ouvre les cadeaux????"...
J'en laisse pour plus tard..


J'ai jamais cru au père Noël, ce vieillard au nez de poivrot ne m'a jamais fait aucun effet. Je savais qui m'offrait mes cadeaux et c'était bien mieux comme ça.

Noël, c'est un projet collectif humain.
C'est avoir envie de vivre quelque chose de beau, un peu plus fou que d'ordinaire avec les gens qu'on aime.

J'ai beau essayer de grandir, je n'arrive pas à me laisser désenchanter.
Et tant mieux.